Le Dour Festival 2001.
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En arrivant sur le site du Festival cette année,
on ne peut s'empêcher de scruter les cieux, tant les intempéries
de l'année précédente ont laissé de
souvenirs trempés et boueux dans nos mémoires. Le
ciel est gris, nous bénéficierons même d'une
journée de soleil le vendredi avant de retrouver samedi
les averses et orages de l'année précédente.
Plutôt mieux également côté
organisation, surtout au niveau du service de sécurité,
qui n'a pas réitéré les fouilles de sacs
intempestives et réduit les descentes de police dans le
camping.
Au programme de cette édition 2001
du Dour Festival : plus de 85 000 festivaliers et pas moins
de 190 groupes et Djs, répartis sur 6 scènes
et quatre jours ! Difficile de tout voir et tout raconter,
voici donc quelques morceaux choisis :
Pour commencer ce festival, une bonne surprise
: Chili Gonzales, canadien vivant à Berlin, dont
les disques m'avaient un peu laissé sur ma faim prend
sa véritable dimension sur scène. Tout seul,
rappant et jouant du mélodica sur des bandes, Chili
a passé en revue des titres de ses deux albums, hurlant,
dansant, passant d'un costume d'explorateur à un
costard rose bonbon pour finir en marcel-jogging.
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Pas de doute, le gars est un vrai performer,
complètement allumé, qui ne tient pas en place et
a même fini par insulter son public (pas assez chaud à
son goût).
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Dans
la catégorie des aliens, samedi, Bob Log III, également
seul sur scène, donna quant à lui dans le boogie-punk,
version homme-orchestre. Toujours plus fort que l'année
précédente, c'est en moto qu'il a fait son entrée
sur scène ! Juste-au-corps noir, slide guitare dans
les mains et grosse caisse / cymbale aux pieds, le casque
de moto-micro vissé sur le crâne, sa musique
peut faire penser à un mélange de Hound Dog
Taylor et de Jon Spencer en plus déjanté ; certes,
son set est peut être moins fin et varié que
celui de Petit Vodo (autre homme-orchestre programmé
quelques heures auparavant sur la même scène)
mais il est diablement plus efficace ! Bob Log avait réussi
à faire danser son public sous la pluie l'année
dernière, il a cette année stopé la pluie
et déclenché un pogo. |
Après-midi dub très agréable
le vendredi sous le chapiteau malgré la chaleur étouffante.
On notera la présence de la jeune garde montante du dub
made in France dont on parle beaucoup en ce moment. D'excellents
groupes, des ambiances lourdes et poisseuses collant parfaitement
à la chaleur ambiante, tous les ingrédients étaient
réunis pour bien commencer la journée. Mention spéciale
à Kali, plus sobre que ses collègues Lab et Zenzile,
qui ont parfois la main un peu trop lourde sur les reverbs et
delays, ce qui peut par moment rendre la sauce indigeste.
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Côté pop/rock, on passera rapidement
sur les concerts ENORMES et sans surprise de Jon Spencer
et d'Iggy Pop, tous deux dans des registres différents
impressionnants d'énergie et d'efficacité,
pour retenir les prestations de Black Heart Procession et
de Blonde Redhead.
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Le concert des californiens
de Black Heart vendredi soir fut l'un des moments magique
de ce Dour Festival. Leur dark-pop atmosphérique intégrant
avec originalité samples et scie musicale aux traditionnels
pianos, orgues, guitares et batterie a séduit un public
conquis d'avance, qui n'a pas accepté de les voir sortir
de scène si rapidement contraignant les organisateurs
à réinstaller la scène pour un rappel
mémorable. Ca ne respire pas la joie de vivre mais
qu'est-ce que c'est beau. |
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Les trois musiciens de Blonde
Redhead issus de l'underground new-yorkais ont également
amené leurs fans, venus en nombre écouter leur
rock-noise. On peut penser au Velvet ou à Sonic Youth,
Blonde Redhead a un style et un son qui n'appartiennent qu'à
lui, et a (encore) donné un concert magique et subtil,
à mille lieux de la grosse artillerie que l'on pourrait
reprocher à de nombreux groupe de rock. Au moins il
se passe quelque chose sur scène ! |
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Pour terminer, on se consolera difficilement
de l'annulation de Chokebore, en espérant que le groupe
sera présent l'année prochaine. Moi en tous cas
j'y serai.
Charlie.
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