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Photos : Olivier Granger.

 



Festival Riddim Collision, 20 et 21/12/2002, le Rail Théâtre à Lyon.

Pour sa quatrième édition, le festival Riddim Collision, le rendez-vous annuel de tout bon dubber averti, prenait racine pour la première fois au Rail Théâtre sur les hauteurs de la cité des Gaules (Lyon). Jarring Effects, le label lyonnais découvreur de jeunes talents qu'on ne présente plus (High Tone, Ezekiel, Meï Teï Shô, Mr Orange...) est bien entendu aux commandes et propose cette année une sélection pointue hors de son catalogue pour 3 soirées de choix. Ambiance électro noise dub.

Après un premier soir (avec Doppler, Wide Open Cage, MJ's et Klute) auquel nous n'avons pu assister, le plateau du vendredi soir est plus qu'alléchant puisque s'enchaîneront Orange Blossom, Plod, Abstract Keal Agram, Lab° et Scorn. On affûte donc ses oreilles et c'est avec plaisir qu'on découvre un Rail Théâtre plutôt sympathique intérieurement, contraste car perdu dans un quartier bureaucratique peu accueillant.

L'ambiance est chaleureuse mais la salle est peu remplie lorsque les premières notes d'Orange Blossom résonnent. Tant pis ou tant mieux car le set des nantais met tout le monde d'accord. La formation remaniée est composée désormais d'une chanteuse au timbre vocal impressionnant, d'un violoniste acrobatique et de deux percussionnistes fous et tous distillent une musique métissée imprégnée d'électro-ethno. La voix suave de Leïla charme le public pendant que l'énergie est assurée par un violoniste "gymnaste" (des bonds à faire pâlir un Sotomayor !) et des percussionnistes souvent proches de la transe. Un régal.

Changement de plateau, le Rail Théâtre se rempli (le lyonnais sort tard de chez lui) et Plod entre sur scène. Trip inclassable auquel le public connaisseur adhère généreusement. Fusion expérimentale mais colorée de free-jazz, d'acoustic funk, de trip hop avec pour uniques organes : un violon, une batterie, un violoncelle et un cuivre improbable. Le combo lyonnais envoûte son public (grâce à la chaleur des lumières subtiles notamment) et boucle un set parfait, intriguant à souhait.

Suit après le trio rennais Abstract Keal Agram qui propose un DJ set à trois d'abstract hip hop mâtiné d'électro. Une prestation convaincante et entraînante musicalement mais peu attractive visuellement, les membres se contentant de balancer leurs bonnes basses paisiblement derrière leurs machines.

Du visuel et de l'énergie, c'est pour la suite puisque c'est sur les coups de 2h du mat' que se présente l'une des formations les plus attendues ce soir, les parisiens de Lab°. Leur univers est perturbant, intriguant à plus d'un titre mais surtout terriblement excitant. Une vidéo projectionniste sublime pose le décor en balançant des vidéos minimalistes ou décalées qui posent ainsi la toile de fond du décor sombre et nébuleux de Lab. Le reste est une merveille de fusion noisy dub rock, de puissantes nappes de basses cisaillées par des skanks et riffs de guitares tranchants à la limite du hardcore ! Les deux guitaristes se déchaînent et torturent leurs instruments pendant que la rythmique parfaite envoûte tout spectateur. On reste médusé devant cette débauche d'énergie et le set se termine en apothéose free punk. Grand !

Le peu d'énergie nous restant est utilisé dans l'attente trop longue de Scorn, qui n'est autre qu'un DJ originaire de Birmingham du nom de Mick Harris. Anecdotique en effet à l'image de sa prestation qui n'a pas été facilitée par l'ordre de passage des groupes. Set hypnotique d'ambiant dub flirtant avec l'abstract hip hop… A revoir dans d'autre conditions et nous prenons donc congés, épuisés par cette riche soirée.

Le lendemain soir, c'est avec l'œil moins vif (fatigués par une courte nuit) mais avec l'oreille toujours avertie que nous pénétrons au sein du Rail Théâtre. La salle est clairsemée en ce début de soirée mais on en a désormais l'habitude, les lyonnais se déplacent tardivement et c'est dommage car beaucoup rateront Natsat, l'une des meilleures découvertes en ce qui nous concerne de ce festival. Le quatuor nantais fait dans le post-rock, un terme et un courant qui fut très en vogue il y a quelques années mais qui semble s'essouffler depuis peu. Ce n'est pas le cas de cette formation instrumentale pure qui alterne mélodies douces et lancinantes avec quelques passages plus énervés free rock. Le saxophone ajoute cette touche délicate jazzy et accentue le délire expérimental. Un soin tout particulier a été apporté à la déco scénique (lampes de chevet reposantes de ci de là). Un style séduisant et délicat à rapprocher des excellents Tortoise ou autre Purr.

Changement d'ambiance et de décor pour les stéphanois The Insiders. Décor punky kitch plaisant qui laisse augurer d'un bon délire d'autant plus qu'ils s'auto étiquètent " garage surf noise ", intriguant. Le trio pénètre sur scène, affublés de costars cravates et attaque par une intro des plus chiantes, délire incompréhensible noisy de près d'un quart d'heure. Mauvais départ et le reste ne sera que déception car outre le décor et l'esprit naïf déconneur sympathique du bassiste, rien ne roule. Le guitariste leader casse une corde en s'énervant tout seul sur sa gratte et une corde changée ne changera pas malheureusement les compos punk-rock trop légères du combo. Dommage et c'en est trop pour nous, la lassitude et la fatigue nous gagne. Tant pis pour la suite, nous raterons Excessive Noize Control et surtout DJ Vadim. Partie remise. Merci au Rail Théatre et à Jarring pour cet éclectisme !

Nico.

Abstract Keal Agram
Plod

 

Lab°

 

Orange Blossom

 

The Insiders

 

Scorn

 


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