Thierry " Titi " Robin, le 23/02/2005,
Théâtre des Bouffes du Nord.
Thierry Robin dit "Titi", musicien autodidacte
né à la fin des années cinquante dans l'ouest
de la France, a construit son univers musical personnel en empruntant
autour de lui, à l'instinct, des éléments
de langage musical répondant à sa soif d'expression,
les deux univers qu'il côtoyait quotidiennement et l'ayant
directement et profondément influencé étant
les cultures gitanes et orientales.
Tout d'abord, un lieu exceptionnel chargé
d'histoire et de vécu qu'ont su exploiter Titi et ses musiciens
pour capter notre attention. La soirée commence par un
trio composé de Titi, de Zé Luis Nascimento et de
Francis Varin. Titi ouvre la danse seul avec son oud puis l'accordéon
et les percussions se mêlent à la mélodie.
Tantôt douce, tantôt vive, la musique nous fait découvrir
un univers flamenco-oriental homogène et abouti. Le public
participe au rythme en frappant dans ses mains à l'espagnole
le trio finit son troisième morceau et s'installe un jeu
entre le guitariste et l'accordéoniste. Qui des deux parviendra
à " coller " l'autre ? Se répondant avec
agilité et technique, le duo devient comique et la salle
se laisse emporter. Après s'être titillés
(c'est le cas de le dire
) les musiciens reprennent pour
jouer leur dernier morceau seuls.
Les applaudissements cessent et laissent place
au Titi Robin Quintet. Kalou Stalin, le bassiste, et Jose "
Pepito " Montealegre, le chanteur de flamenco, font leur
entrée dans l'assemblée. Le premier morceau est
un duo entre Titi et le chanteur où l'on retrouve la force
d'un flamenco chargé en émotion. L'influence orientale
est omniprésente. Le quintet joue ensemble cinq morceaux
offrant au percussionniste et au bassiste l'occasion de s'exprimer
pleinement chacun leur tour, et de nous faire ainsi une démonstration
de leur talent. La musique fait l'unanimité et anime une
salle enthousiaste, presque triste de devoir attendre la fin de
l'entracte pour voir la suite.
L'entracte est terminé et le public s'impatiente
: Titi et ses acolytes se font attendre. Mais cela ne nous fait
qu'apprécier davantage leur retour quelques minutes plus
tard. Thierry, son accordéoniste, son bassiste et son percussionniste
reprennent le concert par une musique douce puis apparaît
au coin de la scène, dans l'ombre, une silhouette : celle
de Gulabi Sapera. La danseuse illumine la place et commence un
incessant ballet indien. Nous verrons au moment du salut que les
musiciens font une tête de plus qu'elle, mais la petite
femme occupe l'espace d'une manière remarquable. Les trois
longs morceaux de cette dernière partie laisse à
la danseuse le loisir de s'exprimer et de nous faire découvrir
une nouvelle culture : la culture indienne. A la fois mélange
de danse flamenco et de danse orientale, celle-ci tout droit venue
du Rajasthan nous surprend et nous éblouit jusqu'aux derniers
pas.
Titi a ravi durant cette soirée un public
varié et convaincu avec sa musique entraînante et
énergique. Le mélange des cultures flamenco, orientales
et gitanes a amené une vague festive et séduisante
qui a ,le temps d'une soirée, donné envie de s'amuser
et d'oublier le quotidien. Très bonne soirée !
Titi Robin (guitare, oud, bouzouq)
Zé Luis Nascimento (percussions)
Francis Varin (accordéon)
Kalou Stalin (basse)
Jose " Pepito " Montealegre (cante flamenco)
Gulabi Sapera (danse)
Ségolène.
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