Alors que son deuxième
album vient juste d'arriver dans les bacs, le label Candid
décide de sortir le premier enregistrement du chanteur
britannique en France. Quand on sait qu'il s'est vendu à
plus de cinq cent mille exemplaires outre-Manche, on comprend
mieux les ambitions de la maison de disques qui aimerait bien
rééditer ce bel exploit. Car il faut bien le dire,
Jamie Cullum touche un public plus large que celui dédié
d'habitude au jazz.
A l'écoute de ces treize titres, on comprend mieux les
recettes de ce succès. Une voix craquante, un côté
crooner indéniable, on ne peut s'empêcher de penser
à Sinatra sur Too close for comfort, mais Jamie Cullum
possède aussi un sens aiguisé du swing qu'il associe
malignement avec une nonchalance bien déguisée.
Qu'il s'attaque à des standards de premier plan, You and
the night and the music, Well you needn't, It ain't necessarily
so et sa belle introduction, il les ravive avec simplicité
et un groove efficace, soutenu en cela par de bons musiciens,
s'accompagnant lui-même au piano. Quelques titres sonnent
plus pop comme sa composition Pointless nostalgic qui donne le
nom à l'album et la belle ballade High and dry à
la mélodie somptueuse.
Un chanteur de jazz qui vend des disques, autant que ses collègues
féminines, Diana Krall, Diane Reeves, c'est une bonne nouvelle.
De plus, sa jeunesse et sa bonne bouille devraient conquérir
les jeunes filles lassées de la bouillie qu'on leur sert
habituellement. A votre tour, laissez-vous tenter.
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