Zicline


Jeux

photos : DR

 

 



Bojan Zulfikarpasic, dit Bojan Z est l'un des pianistes de jazz les plus en vue du moment. Instrumentiste vertigineux, il est doué d'un sens inouï de la composition. Sa musique mêle avec brio et originalité be-bop et folklore des Balkans.

Comment avez-vous découvert le jazz ?
Le mot en question, J.A.Z.Z, ce n'est pas vraiment quelque chose qui m'attirait au début. Parce qu'en étant né en 1968, il y avait d'un côté la musique rock qui m'intéressait, et de l'autre côté une éducation classique. La première approche s'est faite par la musique brésilienne, il y a un lien éventuel avec ce qu'on pourrait appeler le jazz ; il y a des solos et des rythmes soutenus. Mais à l'époque l'image que j'avais du jazz, c'était les big-band, Glenn Miller, les uniformes et franchement ça ne m'intéressait pas. Et puis il y a eu un disque de mon père, de la collection Pablo, un disque de Stéphane Grappelli sur lequel il jouait aussi du Fender Rhodes. Il jouait avec Oscar Peterson au piano, je m'en fichais de savoir si ça s'appelait du jazz. Puis vers treize ans, je me suis mis à écouter du jazz fusion, Pat Metheny entre autres, je me suis dit que ça serait bien d'écouter ce qu'eux avaient écouté. Ils étaient une synthèse logique des choses qui s'étaient passées auparavant. Automatiquement, je suis tombé dans la découverte du jazz, avant d'en devenir un inconditionnel. Tout cela s'est passé alors que j'habitais Belgrade.

Pourquoi avoir choisi de vous installer en France ?
Grâce à une amie que j'avais rencontrée. (Il prend l'accent du sud) " Il y avait une gonzesse et il y avait de la musique ". Double raison donc, et puis j'avais envie de bouger. J'étais allé aux Etats-Unis quelques mois grâce à une bourse, mais c'était trop loin de la Méditerranée, des oliviers, ce sont des choses auxquelles je tiens. Et puis vivre aux Etats-Unis ne m'a pas trop attiré.

Est-ce la rencontre avec Henri Texier qui a été déterminante pour votre carrière ?

Le seul musicien que je connaissais en arrivant en France était le guitariste Noël Akchoté. C'est lui qui m'a présenté la scène parisienne et française. Cela faisait des années qu'il traînait dans les clubs. Je me suis inscrit ensuite au CIM, c'est là que j'ai rencontré d'autres musiciens de ma génération. En 1991, je faisais une maquette avec mon premier quartet, je connaissais déjà Sébastien Texier. Il a fait écouter l'enregistrement à son père, un mois plus tard, Henri m'a appelé pour savoir si l'on pouvait faire quelque chose ensemble.

L'Azur Quartet, c'est la rampe de lancement, la reconnaissance.
Effectivement, rapidement après avoir commencé avec Henri, je me suis retrouvé à jouer sur des scènes où il y avait plus de monde dans la salle que sur scène… ce qui n'était pas toujours le cas auparavant. Ca fait du bien !

Vous enregistrez un premier disque avec votre quartet.
Oui, c'est sur ce premier disque qu'on peut voir clairement la réunion de deux musiques divergentes. Le jazz, c'était la musique de passion et la musique folklorique des Balkans, c'était un peu la musique d'identité. Quand j'ai gagné le prix du Festival de la Défense, j'ai eu la possibilité de faire un concert à Radio France et je me suis demandé quel répertoire jouer. Jouer des standards ? Bojan Zulfikarpasic plays Gershwin ! Ca ne le fait pas !

Gershwin était d'origine russe …

Suite

 


Retour au Sommaire - Menu
© Copyright 2003 ZICLINE Contactez-Nous