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C’est un ami anglais qui travaillait au label Fnac Music (ndlr : leur ancien label) qui était en contact avec Womad, il a proposé un disque de Lo’Jo au comité de sélection et nous avons été retenus. C’était une aubaine pour nous car nous avions du mal à être reconnu en France, à avoir le respect des médias et du public. On s’est ainsi retrouvé propulsé sur des scènes importantes avec une audience très large et des supports médiatiques conséquents. On a joué à Singapour, en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne … Vous parlez de voyages, "L’une des siens" est inspiré d’un voyage au Sahara ? Oui, pas complètement, mais certains titres sont directement inspirés de notre rencontre avec le peuple Touareg, particulièrement le groupe Tinariwen. On ressent ces influences avec l’apport d’instrument comme le inzad, petit violon à une corde qu’a adopté notre violoniste et aussi dans les paroles d’une inspiration philosophique très proche de la vision du monde qu’ont les Touaregs. On s’est trouvé en accord avec eux sur le goût pour la poésie. C’est un des traits caractéristiques de Lo’Jo, l’amour des mots, l’amour des sentiments exprimés en litanie, en poésie. Le second point commun est que ces gens ont été des rebelles jusqu’en 1996, année où ils ont cessé de faire la guerre à l’armée malienne. Ils recherchent leur indépendance et le mot le plus important pour eux est liberté. De notre côté, dans le cadre d’une rébellion un peu moins dangereuse et destructrice disons, nous avons fait notre chemin sur un rejet de notre société et nous avons mené une guerre méticuleuse, au jour le jour, à travers le son et notre attitude. Nous nous sommes rejoints sur ces deux modes, ainsi que sur le nomadisme qui est un autre trait commun avec Lo’Jo. En ce qui nous concerne, ; le nomadisme est assez récent puisqu’il est né avec Lo’Jo même, tandis que le leur est millénaire. Votre musique est de plus en plus épurée et en même temps plus intense. L’osmose est-elle de plus en plus forte au sein du groupe ? Le groupe précédent commençait à être dans une situation difficile humainement. On a changé quelques choses, des gens sont partis, d’autres sont venus, on a retrouvé un équilibre, une motivation commune et une confiance mutuelle et c’est au moment où Lo’Jo a failli splitté qu’on s’est serré les coudes, on s’est donné une solidarité plus grande, un partage plus précieux, des idées et des jugements sur notre musique, notre organisation sociale. Nous avons passé un cap. Vous avez une identité musicale très forte même si vous êtes inspirés des musiques du monde et de la chanson française. D’où vient cette indépendance de style aussi forte ? Suite   Retour au Sommaire - Menu © Copyright 2002 ZICLINE Contactez-Nous