Si Chris Cody n'est pas encore très connu dans notre pays
c'est qu'il est originaire de l'autre bout du monde, d'Australie
exactement où il fut diplômé du conservatoire
de Sydney. Son dernier CD, "Oasis" sorti chez Naxos
Jazz connut un joli succès d'estime, il fut même
invité à l'émission de Bernard Pivot, "Bouillon
de culture" pour un numéro spécial sur l'Australie.
Pour sa dernière production, il a fait appel à
la section rythmique du saxophoniste Steve Lacy, à savoir
Jean Jacques Avenel à la contrebasse et John Betsch à
la batterie, des musiciens sérieux et efficaces qui ont
apporté tout leur savoir faire et leur sens de l'écoute.
Chris Cody qui signe la quasi-totalité des titres se révèle
un habile compositeur passant de moments intimistes (Time to leave)
à d'autres plus mouvementés utilisant des mélodies
d'influence nord-africaine (Djemma el fna) ou japonaise (Sensei).
Son jeu de piano est clair, précis et spontané dévoilant
des douceurs sombres (Midnight tide) ou une palette plus colorée
(Chiara luna) sans exhibition inutile.
Mais si le pianiste est le leader incontesté de cette
séance, il laisse un large espace au tromboniste Glenn
Ferris venu ronronner à nos oreilles et faisant parfois
place à plus de mordant, lançant quelques attaques
de fières allures.
Midnight tide est un disque précieux qui ravira les amateurs
d'ambiance brillante, de grands espaces si chers à Chris
Cody.
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