Quelques millions d'albums plus tard
Deux années se sont écoulées depuis la sortie
du phénoménal premier album de la jeune prodige
Norah Jones (Come
away with me) qui a comblé plusieurs millions d'auditeurs,
après une tournée mondiale à rallonge, la
demoiselle est retournée en studio à New York sous
l'il bienfaiteur de son producteur Arif Mardin.
Il n'est pas facile de se remettre en selle après un tel
choc, pourtant Norah s'est même permis d'innover et d'évoluer
vers une pop folk en délaissant les ambiances jazzy, on
peut même s'étonner de l'entendre en duo avec la
plantureuse reine de la country de Nashville : Dolly Parton pour
un Creepin' in aux accents country.
Si la voix reste douce et que le piano égraine ses notes,
les guitares s'électrisent légèrement dès
le second titre (What am I to you ?) pour tenter de donner un
peu plus de tonus, d'ailleurs elle est accompagnée par
deux guitaristes : Adam Levy (qui a composé plusieurs titres)
et Kevin Breit.
Autres nouveautés avec d'autres musiciens qui sont venus
enrichir l'équipe rythmique, parmi eux on trouve deux ex
du Band (The last waltz, Bob Dylan) : le batteur Levon Helm et
l'organiste Garth Hudson qui apparaissent sur deux morceaux.
L'ambiance générale reste douce, les nouvelles
compositions (5 co-écrites par Norah) sont complétées
par quelques bonnes reprises revues et corrigées dont Be
here to love me de Townes Van Zandt, The long way home de Tom
Waits (l'une de ses idoles) ainsi qu'une adaptation d'un instrumental
de Duke Ellington (Melancholia) sur laquelle elle a posée
des paroles de cru et qu'elle interprète seule avec son
piano en dernière piste (la plus sensuelle de ce disque).
Si le phénomène de découverte qui avait
joué pour Come away with me a du mal à opérer,
il n'en reste pas moins que Norah Jones confirme son talent, ses
ouvertures vers la pop n'ont rien de choquantes et devraient continuer
à séduire plusieurs millions de fans qui vont aussi
pouvoir aller l'applaudir lors de sa nouvelle tournée marathon.
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