Rares sont les artistes respectés par l'ensemble des mélomanes,
quelque soit le style écouté. LKJ, alias Linton
Kwesi Johnson, est de ceux-ci, d'autant plus qu'il est l'un des
prophètes d'une musique emblématique de la résistance
et de la lutte contre les inégalités : le reggae.
Mais LKJ fait plus qu'être un artiste accompli dans son
style, il a inventé un propre style, la " dub poetry
", cette façon de déclamer des textes, dont
se sont inspirés certains rappeurs, sur fond de reggae.
Né en Jamaïque puis arrivant à Londres avec
sa mère à l'âge de 11 ans, Linton est très
vite confronté au racisme contre lequel il va lutter en
rejoignant plus tard les Black Panthers. Passionné de musique,
il devient critique pour plusieurs magazines spécialisés.
Parallèlement il publie des recueils de poèmes en
patois jamaïcains. C'est là qu'il façonne son
style en récitant dans quelques lieux ses écrits,
accompagné par des artistes reggae. Il sort son premier
album Dread Beat An' Blood chez Virgin en 1978.
25 années plus tard, quasiment jour pour jour, Linton
Kwesi Johnson joue au Zénith de Paris avec le groupe de
son compère de toujours, The Dennis Bovell Dub Band. BMG
sort aujourd'hui cet enregistrement impeccable, seulement le deuxième
live de sa carrière, où l'on retrouve tous les classiques
du maître comme Sonny's lettah, Want fi goh rave et Dread
beat and blood. Un superbe témoignage avec un son impeccable.
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