Il faut écouter Ill look around, la dixième
plage du dernier album de la chanteuse Madeleine Peyroux pour
comprendre pourquoi il sest passé huit ans entre
son précèdent enregistrement Dreamland et son second
opus : Careless love.
Huit ans de réflexion, de solitude et de soleil parfois
voilé, décarts de la vie et de rencontres
avec lexistence. Le temps nécessaire pour atteindre
la maturité de choisir son répertoire et de linterpréter
comme bon lui semble, ou pour se moquer de savoir si elle était
jazz, folk, blues, pop-star ou tout à la fois.
Madeleine pose sa voix feutrée sur des reprises de Bob
Dylan ou de Léonard Cohen entre deux complaintes de jazz,
et sapproprie Jai deux amours, témoin de ses
nombreuses années passées en France dans sa jeunesse.
Il ne reste plus quà découvrir Careless love,
si ce n'est déjà fait, le prendre comme compagnon
sur les longues routes de lArizona, sasseoir dans
le bar de Bagdad Café et séclater après
avoir tout flambé un soir dans les casinos de Las Vegas.
Un album merveilleusement chanté par la belle américaine,
accompagné de main de maître par le piano de Larry
Golding et par quelques basses et guitares. Cest tout ce
qu'il faut savoir et il nen faut pas plus pour tomber amoureux
langoureusement mais sûrement de Careless love.
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