L'un, Joachim
Kühn, joue du piano et possède une solide formation
classique qu'il a confrontée depuis longtemps aux côtés
de musiciens libres et improvisateurs, le second, Rabih
Abou-Khalil, est joueur de oud et connaît tous les secrets
de la musique arabe, il a aussi emmené son instrument dans
des aventures musicales fascinantes. Si leur rencontre n'avait
rien de prévisible, elle semble finalement évidente
tant ces deux musiciens sont citoyens du monde. Le batteur Jarrod
Cagwin vient compléter fort habilement ce trio pas comme
les autres.
Journey to the centre of an egg est un enregistrement moins enlevé
que les précédents opus du joueur de oud, plus introverti.
Les compositions des deux protagonistes empruntent les chemins
du jazz le plus libre, de la musique orientale et parfois même
du blues (I'm better off without you).
Les envolés du piano tranchent avec les mélodies
du oud. Le jeu est en retenue (Little camels), on s'écoute,
on s'attend, les idées convergent sur des tempos moyens
avant de se lancer vers l'improvisation. Les envolées du
piano tranchent avec les mélodies du oud et Joachim Kühn
nous montre aussi qu'il est un bon saxophoniste alto.
A mi-chemin entre deux mondes, le sillon tracé par ces
deux musiciens est sinueux et périlleux, à la fois
mélodique et cahotique. Un chant profond.
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