En près de huit ans d'existence, jamais Zicline n'avait
eu ce loisir là! Chroniquer un album de Kate Bush ! Et
pour cause le dernier enregistrement à mettre à
l'actif de Catherine Bush datait de 1993 !
Ainsi, plus de douze ans après le décevant The
red shoes et pour fêter de bien belles retrouvailles trop
longtemps attendues voici donc Aerial. Un album d'une toute autre
trempe que son prédécesseur ! Car se composant de
deux CD, Aerial propose entre mer et ciel (A Sea of Honey et A
Sky of Honey) une bien belle collection de douces (comme le miel)
chansons délicieusement rythmées par des styles
variés (classique, baroque, jazz, flamenco, électro
).
Artiste rare, " oiseau à la voix de verre "
dont le moindre geste fascine tous ses fans, Kate Bush est, il
est vrai, une chanteuse exceptionnelle.
Découverte par David Gilmour, elle possède toujours
et ce depuis le milieu des années soixante-dix (elle n'a
alors que dix-sept ans lorsque paraît The kick inside) un
véritable pouvoir de séduction qui se transforme
fatalement en fascination. Quant à l'incroyable source
d'inspiration qu'elle peut développer il n'y a qu'à
demander à Björk,
Tori Amos,
Fiona Apple, Sinead O'Connor, Allison Goldfrapp, Stina
Nordenstam ou Sophie
Moleta ce qu'elles en pensent !
C'est en toute tranquillité et avec un souci de perfection
extrême que la " sorcière du son " a véritablement
conçu cet album. Avec ce double recueil Kate Bush nous
livre une oeuvre très soignée où abondent
moult détails sonores réussis et surprenants, dispensant
à chacune des pièces ses ambiances et ses mystères.
Subtilement inspirée, Kate Bush nous laisse entendre tout
ce que nous aimons chez elle et bien plus ! Un mélange
unique de douceur, de sensualité, de magie, de poésie,
de mélancolie, de romantisme, de grâce, d'émotion,
de
Le tout porté par une voix splendide venue d'ailleurs
!
Plusieurs écoutes (surtout si elles se font aux casques)
finiront certainement par propager une irrésistible contagion
chez l'auditeur. Celle-ci n'est, bien entendu, pas du tout dangereuse
mais présente néanmoins les symptômes d'une
précieuse et parfaite envie d'évasion qui se dissipera
doucement dans les dix prochaines années !
Pour conclure, notons qu'aux cotés de Kate Bush nous retrouvons
la présence d'une belle petite équipe de musiciens
assemblée et fidélisée au fil des ans : Stuart
Elliott à la batterie ainsi que Peter Erskine, Eberhard
Weber et John Giblin à la basse, Del Palmer ingénieur
du son et bassiste, Bosco D'Oliveira aux percussions, Gary Brooker
de Procol Harum à l'orgue Hammond, Dan McIntosh aux guitares
Aerial nous donne aussi l'occasion d'écouter quelques-uns
des derniers arrangements pour cordes de Michael Kamen, malheureusement
décédé peu de temps après.
Enfin ! Tétanisée à l'idée de monter
sur scène (alors qu'elle est une artiste complète
pouvant assurer parfaitement plusieurs disciplines artistiques
telles que le chant, la danse, le mime ou le théâtre)
il n'y a plus qu'à prier pour espérer revoir un
jour Kate Bush en concert (ses premières et dernières
prestations datent de 1979 !).
Pour combler cette frustration Aerial est là et se déguste
sans modération !
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sur Kate Bush.
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